vendredi 24 février 2012

Le fond.....

Quelques semaines ont passé.  Parsemées de hauts et de bas, ces semaines n'ont pas été facile.  Heureusement, j'ai le support de mes amis, de mes enfants...et de ma médication, qui après de nombreux ajustements, commencent à faire effet.  La descente, toutefois, se continue.  Chaque jour, je pense avoir atteint le fond.  Pourtant, le lendemain, je descends encore plus bas.  Sur une échelle de 0 à 10.....ma concentration est à 1.  Mon énergie, elle, est à -5. 

Je vois depuis quelques temps déjà un psychothérapeute sensé me faire découvrir ce qui ne va pas en moi et ainsi, me redonner une certaine joie de vivre.  Après quelques rencontres, je prends conscience de ce qui ne va pas.  Dorénavant, ma devise sera:  Je m'écoute, je me respecte et je me fais confiance.  J'apprends ainsi que chaque être humain doit créer son propre territoire qu'il se doit de faire respecter aux autres.  Ce territoire nous sert à définir nos limites.  Ce qu'on est capable de faire.  J'apprends donc un nouveau concept: j'ai des limites!!!!  Je prends ainsi conscience que je n'ai pas de territoire à moi et que je passe mon temps à "squatter" celui des autres.  Donc, je n'ai pas de limites car mes limites sont définies par le bon vouloir des autres.  Je devrai donc apprendre à me faire un territoire et pour ce faire, je devrai donc apprendre à dire non.  Non quand je ne peux pas.  Non quand je n'ai pas le temps.  Non quand je n'ai pas les connaissances.  Non quand je n'ai pas la force.  Non quand je n'ai pas les ressources.  Bref, dire non chaque fois que la réponse doit être non.  Même au risque de décevoir les gens qui m'entourent.  Même au risque de perdre des gens que j'aime.  Car, voilà, ce qui m'empêche de dire non: la peur de perdre.  Peur de perdre une conjointe.  Peur de perdre l'amour de mes enfants.  Peur de perdre une amitié.  Peur de perdre le respect et la confiance de mon patron.  Ce que je ne comprends pas,  c'est que c'est justement en m'écoutant et en me respectant que je risque de gagner tout ce que j'ai peur de perdre.  Bien sûr, ceux qui sont dans mon entourage pour la seule et unique raison que je leur ai toujours dit oui, risquent de partir. Mais dans le fond, quelle est la valeur de ces personnes.  Que m'apportent-elles ?? Je me fais donc deux promesses.  La première, ne m'entourer que de gens de grande valeur qui m'aime et qui sont avec moi pour qui je suis.  La deuxième, toujours donner l'heure juste à ces gens.  En fait, donner l'heure juste à tout le monde avec qui, personnellement ou professionnellement, je dois faire interaction.

Ces prises de conscience, bien qu'étant d'une valeur inestimable pour mon avenir, ne m'apportent pas grand chose dans le présent.  Mon état général subit toujours des hauts et des bas.  Des hauts de plus en plus haut et des bas de plus en plus bas.  On ajuste encore ma médication.  Je dois donc m'attendre à une hausse des effets secondaires.  Ils sont nombreux.  Et ils s'ajoutent aux symptômes déjà très désagréables de la dépression.  Elle fait mal la dépression.  C'est très souffrant.  C'est un mal être, difficile à décrire, incompréhensible pour les gens proches de nous qui n'ont jamais subit cela.  Ma descente vers le bas se poursuit.  À un moment donné, ça se stabilise.  Ça y est, je crois que je suis en bas.  Je crois que je touche le fond.

A suivre.......

jeudi 23 février 2012

La descente...

Bon, me voici en congé.  Je dois dire, que les premiers jours sont faciles.  Mon corps, que je n'ai pas écouté depuis un bon bout de temps, continue de produire (sur-produire je devrais dire) l'adrénaline nécessaire au train de vie que je lui fais mener depuis la dernière année.  Un train de vie qui va bien au-delà de ses capacités.  Mais comme je disais dans le billet précédent, je suis fait fort.  Le problème, c'est que au repos, mon corps n'a plus besoin de cet adrénaline.  En fait, il n'en a rien à cirer.  Et me le laisse savoir de toutes sortes de façons pas toujours agréables.  La fatigue extrême me gagne.  C'en est même douloureux.  Je sombre dans la dépression.

Les périodes d'anxiété et de dépression se succèdent à un rythme d'enfer.  Malgré ma médication,  l'anxiété est de plus en plus forte.  J'ai peine à sortir de la maison.  Des choses courantes comme faire son épicerie deviennent pénibles.  J'ai peur...peur de sortir, peur du monde, peur d'avoir peur.  La peur m'enferme dans ma prison dorée.  Les magasins qui m'ont toujours paru près de chez moi, semblent s'être éloignés.  Aller chez IGA me demande un effort surhumain.  Pourtant, je dois me nourrir.  Je n'ai pas le choix.

Ensuite, je suis déprimé.  Pas un peu déprimé.  Très déprimé.  Je pleure.  Je ne sais plus qui je suis.  Je suis continuellement perdu.  Faire deux choses simples en même temps m'est devenu impossible.  De plus, cela m'épuise terriblement.  Je deviens incapable de faire le souper en même temps que mes filles me racontent leur journée.  Je ne comprends plus le sens de phrases pourtant simples.  "On vous emballe votre épicerie dans des sacs de plastique monsieur"..cette simple phrase me fait suer.  Elle me demande un effort inouï de concentration et de réflexion avant de pouvoir y répondre.  Merde, j'ai toujours répondu oui à cette question.  Pourquoi maintenant cela me demande cet effort.  La caissière, comme beaucoup d'autres personnes que je croise, pense que je suis tout droit sorti d'une autre planète et me regarde d'un drôle d'air.

Plusieurs amis (de toutes sortes d'ailleurs) me viennent en aide.  Pour m'aider.  M'aider à quoi ??  Rester en vie ?? Parfois, j'en ai même plus le goût.  Des amis et des proches bien intentionnés me mentionnent qu'il ne suffit que 2-3 coups de pied au derrière pour s'en sortir.  Rendu au 400e coup de pied, je vois bien que mes efforts ne donnent rien sauf de me donner des bleus.  Visiblement, ce n'est pas le traitement que ça prend.  Des amis m'abandonnent, ou préfèrent ne pas savoir.  Faites le test.  Répondez non à la question toute simple "Ça va ?".  Vous pourrez alors voir le malaise dans les yeux de ceux à qui vous répondrez.  Les gens en général trop occupés à soigner leurs petits bobos n'en ont rien à foutre de connaître votre état.  Cette question n'a plus le même sens pour moi maintenant.  Elle signifie plus que la simple question "Ça va?" posée machinalement, par habitude ou par bienséance.  Maintenant, j'écoute la réponse.

Les vrais amis, eux, restent, de nouveaux s'ajoutent.  Ensemble, ils arriveront à toujours avoir le bon mot pour moi.  Je les aime profondément.  De tout mon coeur.  Où serais-je aujourd'hui sans ces amis, sans leur support.  Je l'ignore.  Vraiment, je l'ignore.

À suivre.....

lundi 20 février 2012

La dépression ? Moi ?? Jamais de la vie !!!!

Voilà une certitude à laquelle je croyais.  Ce n'était pas pour moi une dépression.  C'était pour les autres, les faibles, les sans-colonnes vertébrales et les tricheurs.  Oui, les tricheurs, ceux qui font semblant, pour ne pas travailler.  Parce que moi, je suis fait fort...un dur de dur.  Rien ne m'arrête et je suis capable d'en prendre !!!  Autant de phrases que je croyais vraies.  En fait, pour moi, c'était la seule vérité.  Et bien voilà, bien que m'étant diagnostiqué moi-même depuis longtemps "très fatigué"...  voilà que ces mêmes symptômes se retrouvent sur le bureau du médecin.  Et le diagnostic est tout à fait différent, cinglant même.  Troubles de dépression majeure !!!

Au début, je le crois pas trop.  Elle s'est trompée de dossiers.  Impossible que ce soit moi.  Pourtant je dois bien me rendre à l'évidence.  Et ce que le docteur me dit est très évident.  Je suis dépressif....oui oui.  Que je le veuille ou non, je suis dépressif.  Je me retrouve donc avec une prescription pour un anti-dépresseur, une prescription pour calmer mes angoisses, une recommandation pour voir un psychologue et un congé de 2 mois.

Je retourne chez moi hébété.  Oui..c'est le mot.  Tout s'est passé très vite et je n'ai pas encore réalisé.  J'arrive et je me couche pensant me réveiller et avoir fait un cauchemar.  Je me réveille et là je vois, sur mon bureau, toute la paperasse médicale.  Et non, je n'ai pas rêvé.  Je fais bel et bien une dépression.  Je prends ma voiture et ma paperasse médicale et je me rends à la pharmacie.  En route, je me demande bien ce que le pharmacien va penser de moi !!! J'ai déjà honte.  Oui, honte !!!!  Mais je reviens de la pharmacie avec mes pilules et aucune honte.  Personne ne m'a fait sentir anormal.  Au contraire.  Reste juste le boss à aviser.  Je l’appelle et lui laisse un message.  Il me rappelle et est très compréhensif.

Ça y est, je suis en congé, je n'ai plus que moi à penser et je dois me soigner, pour pouvoir m'en sortir un jour.

À suivre.......