lundi 26 mars 2012

La girouette

Une girouette.  Voilà ce que la dépression a fait de moi.  Quelqu'un incapable de prendre une décision. Incapable de voir ce qui est bien ou mal pour moi.  J'erre au gré des vents.  Me laissant emporter dans une direction jusqu'à ce qu'un vent contraire m'envoie dans une direction totalement opposée.  Parfois, je change rapidement d'idées.  Parfois c'est plus long.  Il n'y pas de tendance.  Tel un bateau sans gouvernail, je suis un humain sans repère.  Qui chaque jour se demande quoi faire, quoi dire, où aller.  Je ne sais pas, je ne sais plus.  Je crois que je suis perdu.

Si seulement mes hésitations et mes changements de direction n'affectaient que moi, ce serait un moindre mal.  Mais non.  D'autres personnes dans mon entourage en subissent aussi les conséquences.  Je me blesse moi-même et j'en blesse d'autres aussi par le fait même.  Des gens que j'aime et que j'apprécie au plus haut point.  Des gens qui pour la plupart ne m'ont rien fait.  Des gens qui ont eu le malheur de se retrouver sur mon chemin, sur le chemin de quelqu'un qui ne sait plus où il s'en va.  Que vais-je faire ? Où dois-je aller ?  Que dois-je choisir ?  Des questions qui restent sans réponses car lorsque je me risque à y répondre, c'est pour changer d'idées peu après.  Pour revenir en arrière sur ce que j'ai dit.  Pour ajouter à la confusion.

Aujourd'hui, nous avons toutes sortes d'appareils électroniques qui nous permettent de nous retrouver et ce peu importe où on se trouve sur le globe.  La planète terre est répertoriée, cartographiée dans tous ces moindres recoins.  C'est grand la terre !! Et pourtant, aucun coin ne nous échappe.  Des applications sur nos ordinateurs savent exactement combien de kilomètres nous aurons à nager pour traverser le Pacifique afin de se rendre de Vancouver à Tokyo. "Dans 150 mètres, tournez à gauche" me dit la dame cachée dans mon GPS.  Cette dame, ne connait rien de la ville où je vis.  Pourtant, elle sait exactement où je suis et les routes que je dois emprunter pour me rendre du point A au point B.  Et ce, peu importe où le point A et le point B se trouvent.  Moi, je suis perdu dans le dédale de mon cerveau.  Dans cette boule infiniment plus petite que la terre,  aucun GPS ne peut me donner la direction que je dois prendre.  Aucune dame cachée dans mon cerveau ne peut me dire où aller, quoi faire, quoi décider.

Regardez bien ma photo sur mon blogue.  Et si jamais votre chemin croise le mien.....fuyez pendant qu'il en est encore temps.

À suivre

mercredi 14 mars 2012

Le mirage

14 mars 2012.  J'ai touché le fond et j'y suis resté un bon moment.  C'est pas agréable d'y être mais bon, il y a quand même des choses pire que ça.  Je ne sais pas quoi mais je sais qu'il y en a.  Je me sens comme une goutte d'eau dans une rivière tourmentée.  Je me suis fait entraîné par la force des rapides que je croyais capable de surmonter.  Après ce fut la chute.  Une chute vertigineuse.  Maintenant, je me trouve au bas de la chute.  Dans ce remous qui bouge et qui demande une énergie incroyable pour s'en sortir.  Et je n'ai pas encore cette énergie.  J'attends mon tour de sortir de ce remous.  Je fais du surplace en attendant de reprendre le cours tranquille de la rivière.  Une rivière que je ne connais pas et qui m'amènera je ne sais où.

En attendant, ma vie est encore parsemée de hauts et de bas.  Mais les hauts durent de plus en plus longtemps.  Et les bas sont de plus en plus cruels.  C'est ça la dépression.  Cette maladie est très sournoise.  Elle nous laisse croire que nous sommes entrain de nous en sortir.  Mais elle attend, tapie dans l'ombre tel un fauve, de surgir et de nous assaillir juste au moment où on croyait qu'on allait s'en sortir.  Juste au moment où on pense que le soleil commence à luire enfin, on se rend compte que ce n'est qu'un mirage.  Bien sûr quand je suis au plus haut, j'en profite pour sortir et voir du monde.  De là la fausse impression que les gens ont que je vais bien.  Car au plus bas, je reste à la maison, enroulé dans ma doudou à regarder la télévision.

Et là, je ne parle pas de ma concentration.  Qui est à toute fins utiles, pratiquement inexistantes.  Toujours perdu, toujours entrain d'oublier des choses.  Toujours entrain de me demander ce que j'allais faire.  C'est vraiment déroutant.

J'ai recommencé à faire de l'insomnie.  Et oui.  Malgré la médication, mon corps manque cruellement de sommeil.  Les médicaments ne font plus l'effet.  Et quand je dors, ce n'est que pour faire des cauchemars.  Des cauchemars où se mêlent le passé, le présent et l'avenir.  Je rêve de choses présentes mais auxquels se mélangent des acteurs du passé.  Bizarre.  Je ne sais pas ce que cela veut dire.  Je ne sais pas comment les interpréter.  Mais tous ces cauchemars me font réfléchir.  Ceux qui ne croient pas qu'un petit hamster dans notre cerveau fait tourner nos pensées, et bien croyez-le, il existe.  J'essaie de l'étrangler depuis quelques semaines mais il a la couenne dure.

Pour me faire du bien, je me suis mis à faire du bénévolat.  2 jours par semaine, je donne de mon temps à un organisme qui en a besoin.  Je m'occupe des petits dans une halte-garderie et je donne de mon temps dans un comptoir alimentaire qui distribue de la nourriture aux plus démunis.  Après ces journées, généralement, je suis heureux.  Heureux de me sentir utile.  Mon hamster s'endort et j'ai la paix pour une couple d'heures.

Après plus d'une semaine avec le moral au beau fixe, voici que depuis cette semaine, il se retrouve encore à son plus bas.  Je suis découragé.  Alors que je croyais ne plus en avoir besoin, j'appelle une psy pour prendre un rendez-vous.

À suivre......