mercredi 29 mai 2013

Se rappeler pour ne pas retomber

À ne pas manquer sur Canal-Vie: l'émission Simplement vedette qui parle de dépression.  Quatre artistes québécois nous parlent de leur expérience et du combat qu'ils ont mené et qu'ils mènent encore contre cette maladie.  Moi qui suis passé par là, j'imagine le courage de ces 4 personnes d'avouer leur maladie au petit écran.  Les préjugés sont tenaces et ils sont difficiles à éradiquer.

J'ai été troublé, pour ne pas dire traumatisé par cette émission.  Je savais exactement de quoi ces personnes parlaient lorsqu'elles décrivaient leurs malaises, symptômes, mal de vivre, crises d'angoisse et autres.  Pour les avoir vécu, je sais à quel point c'est souffrant.

Je sais qu'il est très difficile aussi que notre entourage ne comprenne pas ou ne réalise pas à quel point ce que l'on vit est grave et difficile.  À quel point la détresse qui peut nous atteindre est profonde.  Certains pensent qu'on exagère, certains croient qu'on peut s'en sortir facilement, certains sont tous simplement indifférents.

Pourtant, le support de notre entourage est très important.  Je l'ai déjà dit et je le répète: c'est primordial pour la guérison.  C'est sûr, on doit aussi y mettre du sien.  Mais supporté par les autres, c'est beaucoup plus facile.

Jamais je ne serai indifférent à quelqu'un de mon entourage qui souffre de dépression majeure.  Je l'aiderai et le supporterai du mieux que je peux.  S'il s'aide lui-même bien sûr.  Car je sais.  Et le fait de savoir compte beaucoup.

Et c'est parce que je sais que je vais tout mettre en œuvre pour que cela ne m'arrive pas une 2e fois.  Voilà pourquoi ce genre d'émissions de télévision est utile pour moi.  Car il me permet de me rappeler.  Me rappeler pour ne pas retomber.

mardi 7 mai 2013

En route vers l'avenir

Il s'est écoulé plusieurs semaines depuis mon dernier billet sur ma dépression.  Pourquoi ??  Peut-être parce que je n'avais pas grand chose à en dire.  Cependant, pendant toutes ces semaines, je n'ai cessé de travailler.  De travailler sur moi.  De faire en sorte de voir et de faire les choses autrement.  D'une autre façon.  J'ai découvert que le bonheur ne nous est pas donné.  C'est à nous d'aller le chercher et ce, ou qu'il puisse se trouver.  Et une fois que nous l'avons trouvé, c'est notre devoir de l'apprécier et de faire en sorte qu'il ne nous quitte plus jamais.

Depuis quelques temps, je pose, une par une, les pièces du casse-tête de ce que sera ma vie dans les prochaines années.  Comme tout le monde j'ai des rêves.  Mais aujourd'hui je sais qu'il n'y a que moi qui puisse faire quelque chose pour que ces rêves se réalisent.  Il n'y a que moi qui puisse enligner ma vie et toutes mes énergies à la réalisation de ces rêves.  C'est de cette façon que les rêves se réalisent.  En étant à l'affut de toutes les occasions qu'il nous est donné de s'approcher un peu plus de ces rêves. Les occasions nous sont souvent présentées sur un plateau d'argent.  Seulement, parfois aveuglé par je ne sais quoi, on est pas en mesure de les saisir et parfois, pas même en mesure de les reconnaître.  Pourtant, elles sont là.  Elles sont partout.

Malheureusement, pour pouvoir les voir, j'ai dû faire une dépression.  J'ai dû descendre au plus profond de moi-même avec toute la souffrance que cela implique.  J'ai dû traverser tous ces moments pénibles ou moi-même je ne savais pas si je m'en sortirais.  Tous ces jours et toutes ces nuits à me poser les éternelles mêmes questions dans ma tête.  Tous ces jours et toutes ces nuits à tourner en rond dans la maison.  Il m'aura fallu 10 mois pour m'en sortir, non en fait pour redevenir fonctionnel.  La dépression n'est pas comme un rhume.  Un rhume, on finit par passer au travers et redevenir comme avant.  Avec la dépression, on ne redevient plus comme avant.  En fait, notre personne d'avant la dépression n'existe plus.  Je ne vois plus les choses comme avant.  Je les ressens.  Je suis plus sensible aux autres.  Plus à l'écoute des autres.  Mais je suis aussi plus à l'écoute de ma personne.  Je fais maintenant partie des gens dont je m'occupe le plus.  Terminé pour moi de faire des choses qui ne me plaisent pas.  Terminé pour moi d'accepter de faire des choses alors que je sais très bien que je n'ai pas le temps, ni l'énergie pour le faire.  Je ne suis plus au service des autres.  Je leur rends service du mieux que je peux et dans la mesure où il m'est possible de le faire (temps, argent, énergie, capacité).

J'avais des rêves jadis qui se transforment maintenant tranquillement en projets.  Des choses se concrétisent.  Tout se met en place de la façon dont je veux que ça se fasse.  Parfois, j'aimerais que tout avance plus vite.  Mais tout a un rythme et il faut le respecter.  Tout vient à point à qui sait attendre.  À qui sait attendre, reconnaître, et saisir les occasions. 

Rien n'arrive pour rien dans la vie.  Oui j'ai fait une dépression.  Ce n'est pas la pire chose qu'il puisse arriver dans une vie.  De toute façon la pire chose est une expression vraiment très relative.  J'ai fait une dépression et c'est probablement ce qu'il me fallait pour tout reconstruire.  Rafistoler sur des bases plus ou moins solides n'a pas été la solution pour moi.  Il aura fallu que je jete tout par terre et que je recommence à construire.  En me débarassant de ce qui n'était plus bon pour moi.  En gardant ce que je voulais garder.  La dépression n'a pas eu raison de moi.  Je l'ai vaincu.  Et j'en suis sorti grandi, meilleur.  Et honnêtement, maintenant, je considère qu'elle fut un cadeau pour moi, une délivrance.

Apprendre à apprécier

Selon le dictionnaire Larousse en ligne, ce mot possède quatre définitions.  La 1ère: Déterminer la valeur vénale d'un bien, d'un objet.  La 2e: Évaluer approximativement une chose mesurable.  La 3e: Juger de la valeur (intellectuelle, morale, artistique, etc.) de quelqu'un ou de quelque chose.  La 4e: Estimer quelqu'un, quelque chose, en faire cas, lui reconnaître du mérite, des qualités; aimer, goûter.

La 1ère définition, tout le monde la connait.  Sans problème.  L'argent fait tellement partie de nos vies maintenant.  Trop même.  On en a pas, c'est un problème.  On en a trop ?? Un autre problème.  La 2e, quiconque a déjà voyagé, ou estimé une distance est famillier avec cette autre définition du mot apprécier.  La 3e ne pose pas problème non plus.  Juste à voir les gens qui ont une opinion sur tout, positive ou négative me fait dire que cette notion est encore bien comprise et bien appliquée.  La 4e définition ??  Tout le monde sait aussi ce qu'elle veut dire mais bien peu de gens savent l'appliquer.

Savoir apprécier est devenu un art.  Quelque chose de précieux, de rare.  Qui sait apprécier de nos jours ??  Je ne sais pas.  Je n'en vois plus beaucoup d'exemples.  Pourtant c'est une chose si simple à faire.  Je ne me prétends pas meilleur que les autres.  Je suis peut-être un peu plus sensible que les autres. 

Rermercier le chauffeur d'autobus qui nous a ramené à la maison et qui s'est tapé le trafic pendant qu'on dormait, qu'on lisait ou qu'on écoutait de la musique.  Sourire, être gentil et remercier la personne qui nous sert notre café, peu importe l'endroit, tous les matins et qui le fait même si parfois elle n'en a pas envie.  Apprécier la serveuse qui a couru pendant toute l'heure du dîner afin que l'on soit servi rapidement.  Et la liste pourrait ainsi s'allonger: policiers, pompiers, garagistes, livreurs de journaux, éboueurs, etc.

Qu'est-ce qui fait qu'on en est venu à négliger d'apprécier ces gens là ??  Le fait que l'on paie ??  Payer pour un service ne veut pas dire que l'on doit traiter la personne qui nous rend ce service avec mépris et condescendance.  Chacun a sa place dans la société.  Et chacun y est important.  Peu importe le rôle qu'on y joue.  Car ce ne sont rien d'autre que des rôles.  Ceux pour qui leur rôle leur confère un statut social font fausse route.  Peu importe ton rôle tu n'est pas plus ni moins important que les autres.  Et demain, n'importe qui peut jouer ton rôle.

Savoir apprécier notre environnement aussi est devenu un art.  Qui donc s'émerveille encore devant la splendeur d'un coucher de soleil, la solidité d'une montagne, la fragilité d'un papillon, la curiosité d'une marmotte.  La nature est composée d'extrêmes et lorsqu'on prend le temps de l'apprécier,  on découvre toujours quelque chose de nouveau, quelque chose que nous ne savions pas.

À quelque part dans notre vie, il y a eu un moment où on savait apprécier.  Où on savait s'émerveiller devant toute chose.  Où on était reconnaissant.  Apprendre à apprécier est facile.  Perdre cet apprentissage est aussi facile sinon plus.  Cette semaine, je vous encourage à apprécier.  Apprécier ce que vous avez, apprécier les gens autour de vous, apprécier la nature et ses merveilles.  Dites merci et soyez reconnaissant.  Vous pourrez même apprécier l'effet que votre sourire aura sur les autres.  Et cela vous rendra plus heureux.