jeudi 23 février 2012

La descente...

Bon, me voici en congé.  Je dois dire, que les premiers jours sont faciles.  Mon corps, que je n'ai pas écouté depuis un bon bout de temps, continue de produire (sur-produire je devrais dire) l'adrénaline nécessaire au train de vie que je lui fais mener depuis la dernière année.  Un train de vie qui va bien au-delà de ses capacités.  Mais comme je disais dans le billet précédent, je suis fait fort.  Le problème, c'est que au repos, mon corps n'a plus besoin de cet adrénaline.  En fait, il n'en a rien à cirer.  Et me le laisse savoir de toutes sortes de façons pas toujours agréables.  La fatigue extrême me gagne.  C'en est même douloureux.  Je sombre dans la dépression.

Les périodes d'anxiété et de dépression se succèdent à un rythme d'enfer.  Malgré ma médication,  l'anxiété est de plus en plus forte.  J'ai peine à sortir de la maison.  Des choses courantes comme faire son épicerie deviennent pénibles.  J'ai peur...peur de sortir, peur du monde, peur d'avoir peur.  La peur m'enferme dans ma prison dorée.  Les magasins qui m'ont toujours paru près de chez moi, semblent s'être éloignés.  Aller chez IGA me demande un effort surhumain.  Pourtant, je dois me nourrir.  Je n'ai pas le choix.

Ensuite, je suis déprimé.  Pas un peu déprimé.  Très déprimé.  Je pleure.  Je ne sais plus qui je suis.  Je suis continuellement perdu.  Faire deux choses simples en même temps m'est devenu impossible.  De plus, cela m'épuise terriblement.  Je deviens incapable de faire le souper en même temps que mes filles me racontent leur journée.  Je ne comprends plus le sens de phrases pourtant simples.  "On vous emballe votre épicerie dans des sacs de plastique monsieur"..cette simple phrase me fait suer.  Elle me demande un effort inouï de concentration et de réflexion avant de pouvoir y répondre.  Merde, j'ai toujours répondu oui à cette question.  Pourquoi maintenant cela me demande cet effort.  La caissière, comme beaucoup d'autres personnes que je croise, pense que je suis tout droit sorti d'une autre planète et me regarde d'un drôle d'air.

Plusieurs amis (de toutes sortes d'ailleurs) me viennent en aide.  Pour m'aider.  M'aider à quoi ??  Rester en vie ?? Parfois, j'en ai même plus le goût.  Des amis et des proches bien intentionnés me mentionnent qu'il ne suffit que 2-3 coups de pied au derrière pour s'en sortir.  Rendu au 400e coup de pied, je vois bien que mes efforts ne donnent rien sauf de me donner des bleus.  Visiblement, ce n'est pas le traitement que ça prend.  Des amis m'abandonnent, ou préfèrent ne pas savoir.  Faites le test.  Répondez non à la question toute simple "Ça va ?".  Vous pourrez alors voir le malaise dans les yeux de ceux à qui vous répondrez.  Les gens en général trop occupés à soigner leurs petits bobos n'en ont rien à foutre de connaître votre état.  Cette question n'a plus le même sens pour moi maintenant.  Elle signifie plus que la simple question "Ça va?" posée machinalement, par habitude ou par bienséance.  Maintenant, j'écoute la réponse.

Les vrais amis, eux, restent, de nouveaux s'ajoutent.  Ensemble, ils arriveront à toujours avoir le bon mot pour moi.  Je les aime profondément.  De tout mon coeur.  Où serais-je aujourd'hui sans ces amis, sans leur support.  Je l'ignore.  Vraiment, je l'ignore.

À suivre.....

1 commentaire:

Mamancoach a dit...

Les vrais amis, les nouveaux amis, ces amis voient la personne merveilleuse que tu es. Ils croient en toi. Ils savent que c'est un passage obligé et voient à quel point tu es fort dans cette dépression. Et ils t'aiment profondément. Et leur présence te fait du bien...mais ta présence leur fait énormément de bien également... Ce sont les raisons pour lesquelles jamais ils ne te laisseront tomber.